Chronique lecture de Juillet
Cette chronique est un lieu d'échange.
Elle
naît de ma frustration de lectrice de ne pas pouvoir partager mes
lectures avec mon entourage proche qui ne lit pas ou peu, ou pas les
mêmes choses, ou on s'en fout ou encore un livre de qui ? ah oui j'aime
pas.
Alors sans aucune prétention, sans vouloir jouer à la nouvelle
critique littéraire du net, je souhaiterais à travers cette chronique,
évoquer mes impressions sur les lectures de mon quotidien, savoir si
les autres partagent ou désaprouvent mes sentiments et surtout
béneficier des conseils et réferences de lecteurs assidus ou non.
So
british !
éditeur : Rivages
coll. Bibliothèque étrangère
date : 1993
Prenez
un microcosme par exemple l’univers des conférenciers universitaires,
identifiez -le par ces éléments de base : flopée de personnages atypiques,
intellectuels et pervers, sexe, mensonge, vanité, trahison, quête pour le pouvoir, complétez-le par une pointe
d’exotisme comme un voyage à travers le monde et ses bas fonds et surtout
ajoutez-y une bonne dose d’humour à
l’anglaise et vous obtenez quoi ?
Une
lecture distrayante, qui sent le vécu à plein nez et qui vous fait penser que
vous êtes peut être pas conférencière universitaire mais temps mieux !
La
phrase qui tue : « les bureaux des professeurs sont fermés à clé et dans les secrétariats des
départements, les secrétaires désoeuvrées, tricotent, cancanent et collent aux
murs des cartes postales que leurs amies plus chanceuses leur ont envoyés de Cornouailles
ou de or fou »
Les tricoteuses ont bien changé depuis mon cher ami !
So Duras !
coll. : folio
date : 1989
C’est
le cinquième roman que j’ai lu de la grande dame. Et je peux dire que j’ai
encore été séduite.
Dés
les premières lignes le ton est donné : l’atmosphère lourde et caniculaire
règne, les paysages paradisiaques deviennent un enfer, les personnages sont
complexes, tristes, obsédés et nouent des relations tendues et intenses et le
rythme s’impose par des dialogues composés de phrases courtes, simples,
incisives, ouvertes (j’imagine) sur des grandes plages de silence.
Bon
je sais, la façon dont j’en parle ça donne pas trop envie, mais à chaque fois
que je commence un livre de Duras, je me dit : tiens ça faisait longtemps,
ben ça m’avais manqué.
Je
ne suis qu’a mon cinquième livre de cet auteur mais sans pouvoir l’expliquer je
crois que quand on en a goûté on peut plus sans passer. Ce qui me plait le plus
c’est que j’ai l’impression de lire un film.
La
phrase qui tue : Elle courut s’habiller dans la salle de bains. Sara alla
voir l’enfant. Une fois de plus la fenêtre était fermée. Elle l’ouvrit et
revint vers l’enfant. Elle se coucha au pied du lit sur les dalles fraîches de
la chambre ….
Vraiment so duras !
So
gore !
éd : Le livre de poche
date : 2006
Ce
cinquième opus grangéien ne déroge pas à la règle. Très efficace. J’ai retrouvé
un univers scabreux en puissance, des personnages écorchés vifs par la dureté
de la vie, un contexte oppressant : une Asie du sud-est racoleuse,
malsaine, violente, berceau du mal et un sujet original : dans la tête
d’un tueur en série.
Encore
une fois, je suis tombée dans le panneau.
A
croire que mon esprit retors aime se faire du mal. Chaque jour j’avais besoin
de ma petite dose de roman noir. Quelque fois dans des moments cruciaux de
l’histoire, impossible de décrocher, même au boulot, entre deux coups de
téléphone, tapie derrière une pile de dossier et de photocopies je plongeai
dans cette histoire glauque.
Malgré
un temps d’adaptation les 100 premières pages (j’ai fait un blocage sur le nom
du tueur : jacques reverdi. Dés que je lisais ce nom, j’avais la chanson
du maçon de nougaro qui me trottait dans la tête. Il a fallu que je vérifie et
que je me rende compte que nougaro parle de jacques audiberti et qui n’avait
donc rien à voir avec le killer de grangé ) et donc après avoir éloigné de mon
esprit jacques audiberti, qui n’avait rien à foutre ici, ben j’ai bien aimé ce
livre de suspense (mot qui doit être lu avec prononciation à la française) et
je rejoins l’avis d’Agapanthe sur ce point comment j’aimerais pas être dans la
tête de ce grangé !
La phrase qui tue : ( Y en as pas mais en échange y a un tueur en série qui a tué, alors c’est kif kif !)